AJD BURUNDI AFFILIEE A ASEFCE INTERNATIONAL -Programme ESPOIR SOLIDARITE BURUNDI

Le 30 Novembre 2016 

Est signée la Convention d'Affiliation à AFRIQUE SOLIDARITE EMPLOI FORMATION CREATION D'ENTREPRISES-INTERNATIONAL (ASEFCE INTERNATIONAL) de l'Association des JEUNES pour le DEVELOPPEMENT du BURUNDI.

Entre David NZEYIMANA Président Fondateur d'AJD BURUNDI et Marc ROTGE Président Fondateur d'ASEFCE-INTERNATIONAL.

Cette convention lient les deux organisations autour du programme

                                                     "ESPOIR DE SOLIDARITE AU BURUNDI"

 Contexte du projet

Largement reconnue depuis deux décennies, la microfinance a permis de démontrer que les populations pauvres pouvaient elles aussi accéder au crédit. Néanmoins, devenu plus complexe, le système de microfinance est parfois inaccessible pour certaines des communautés les plus démunies d’Afrique rurale. Le manque d’infrastructures, le mauvais état des routes, la faible densité de population et le coût élevé du travail pour les employés qualifiés sont autant de facteurs expliquant le coût élevé des services de microfinance en Afrique, bien supérieur à celui observé en Asie ou en Amérique latine. Les institutions de microfinance (IMF) ont tendance à imposer des conditions de crédit rigides, qui réduisent de façon significative la demande de prêts. Par ailleurs, le montant moyen des crédits sollicités pour une activité génératrice de revenus exercée à l’échelle d’un village est de moins de 20 dollars, un montant inférieur de 40 % environ au montant minimal des crédits octroyés.

 Enfin, rares sont les IMF qui proposent des services d’épargne, souvent les plus demandés en Afrique rurale. 

Pour combler ces lacunes, un modèle axé sur l’épargne, appelé Association ou groupe villageoise d’épargne et de crédit (AVEC), a été mis au point dans les communautés rurales et urbaines au Burundi. Les AVEC sont destinées aux populations démunies ayant des revenus irréguliers, qui représentent un risque élevé pour les IMF. 

Elles offrent à leurs membres des services financiers à faible coût, reposant sur le principe d’une mise en commun des fonds. À ce titre, elles contribuent de façon déterminante à répondre aux besoins des hommes et des femmes qui souhaitent accéder à des services financiers pour gérer les liquidités de leur ménage, faire face aux événements de la vie, ou investir dans des activités permettant de générer un revenu limité. Par ailleurs, les AVEC permettent à leurs membres, indépendamment de leur situation géographique ou financière, de mobiliser des capitaux locaux peu importantsdans des conditions souples, à faible coût et avec un risque très limité. 

Ce programme est initialement destinée aux femmes analphabètes et extrêmement pauvres des zones rurales, cette méthodologie a évolué au fil des années ; elle est aujourd’hui mise en oeuvre dans les populations alphabétisées et analphabètes des zones rurales, des villes et campements périurbains, et des bidonvilles urbains. 

L’objectif premier d’un groupe de solidarité est d’offrir des possibilités d’épargne et de crédit simples aux communautés privées de services financiers officiels

Dans les régions où des IMF existent, les AVEC peuvent s’avérer extrêmement complémentaires. Les membres des AVEC peuvent aussi être clients d’une IMF et vice versa, et choisir différents services pour satisfaire différents besoins. 

Les membres des 

AVEC peuvent potentiellement intéresser les IMF, puisqu’ils auront une solide expérience en matière d’épargne, de gestion financière et d’investissement. Souvent, à mesure que les AVEC se développent et commencent à exercer des activités plus profitables, elles ont besoin de fonds que ne peut leur procurer l’AVEC. Les IMF représentent alors une transition naturelle vers des financements plus importants. 

      LES PHASES DE MISE EN OEUVRE DES AVEC 

Cette section décrit les trois phases principales d’un cycle AVEC. Au terme du cycle, les AVEC cessent de dépendre de l’organisation chargée de la mise en oeuvre du programme, et gèrent elles-mêmes leurs activités d’épargne, de crédit et d’assurance. 

I.           La phase préparatoire (4 à 6 semaines) 

Les agents communautaires évaluent les besoins de la communauté, sélectionnent les communautés bénéficiaires, fournissent des informations générales aux dirigeants locaux et aux membres potentiels, et sélectionnent les groupes AVEC à former. 

II.       La phase intensive (14 semaines) 

Les groupes AVEC reçoivent une formation divisée en six modules, au cours de laquelle les membres élisent leurs dirigeants, rédigent leur règlement intérieur et définissent les règles et procédures qui régiront leurs activités. Ils apprennent également à gérer la caisse de solidarité et les réunions d’achat de parts/d’épargne et de crédit. L’agent communautaire prend part à l’ensemble des réunions au cours de cette phase, et oriente le processus de façon proactive. Au terme de la phase intensive, l’agent communautaire procède à une évaluation succincte du groupe pour déterminer si celui-ci est prêt à passer à la phase de supervision. 

III.    La phase de supervision (jusqu’à 36 semaines) :

 La phase de supervision se compose d’une phase de développement et d’une phase de maturité, chacune d’une durée de 18 semaines environ. Au cours de la phase de développement, l’agent communautaire rend visite aux groupes deux fois par mois (en moyenne), afin de donner aux membres l’espace dont ils ont besoin pour gérer leurs activités. Au terme de cette phase, l’agent communautaire procède à une évaluation succincte du groupe pour déterminer si celui-ci est prêt à passer à la phase de maturité. 

Au cours de la phase de maturité, l’agent commnmunautaire effectue au minimum deux visites de suivi afin de s’informer des progrès du groupe et d’arrêter une date de fin de cycle et de partage des fonds. L’agent communautaire participe à une troisième réunion en fin de cycle afin de faciliter le processus de partage et fêter la réussite du groupe au cours du cycle d’épargne AVEC. Si le groupe choisit d’entamer un second cycle, une évaluation est effectuée pour déterminer dans quelle mesure l’organisation devra lui apporter son aide. 

Remarque :

 Les agents communautaires et les superviseurs déterminent ensemble si le groupe est prêt à passer à la phase suivante, et le niveau d’assistance requis en fonction des résultats des évaluations.

ÉVALUER LES BESOINS DE LA COMMUNAUTÉ 

             OBJECTIF DE L’ÉVALUATION 

L’évaluation des besoins vise à identifier les communautés spécifiques dans lesquelles le programme EA$E doit être mis en oeuvre. Souvent, la zone d’intervention générale (par exemple la région ou le district) est définie lors de l’élaboration de la proposition. Cependant, au sein de cette zone, plusieurs communautés ou villages peuvent avoir différents besoins et bénéficier d’un accès variable aux ressources. Cette évaluation permet ainsi de veiller à ce que : 

1. les communautés où les besoins sont les plus importants (services financiers inexistants, marchés limités, isolement etc.) aient priorité; 

2. les interventions proposées répondent aux besoins des communautés; 

3. l’équipe comprenne les menaces et opportunités associées à la mise en oeuvre des activités AVEC dans ces communautés, et adapte le modèle EA$E en conséquence.

SÉLECTIONNER LES COMMUNAUTÉS BÉNÉFICIAIRES 

Chaque discussion de groupe durera entre 45 et 60 minutes. Les agents communautaires doivent prévoir d’effectuer plusieurs évaluations pour s’assurer d’obtenir un échantillon d’informations valable sur les communautés. 

LA MATRICE DE CLASSEMENT DES COMMUNAUTÉS 

Cette matrice permet aux utilisateurs de classer les communautés en fonction de leur niveau de vulnérabilité. 

Composée de six catégories d'évaluation, présentées dans le tableau ci-dessous, cette matrice permet de comparer le niveau de vulnérabilité des différentes communautés dans chaque catégorie, puis de calculer un score de vulnérabilité global. 

Figure 2. Catégorie d’évaluation : indication de vulnérabilité

CATÉGORIE D’ÉVALUATION

INDICATION DE VULNÉRABILITÉ

CATÉGORIE 1 

Services disponibles

Absence d’institutions de microfinance et de toute forme de service financier ; opportunités scolaires limitées

CATÉGORIE 2 

Activités économiques

Accessibilité des grands marchés locaux limitée la plupart des habitants parcourent de longues distances pour se procurer ce dont ils ont besoin

CATÉGORIE 3 

Activités de groupe

Manque d’occasions de s’organiser en groupes

CATÉGORIE 4 

Genre

Sélectionner en priorité les zones dans lesquelles les femmes sont victimes de discrimination manifeste

CATÉGORIE 5 

Épargne

Opportunités d’épargne limitées ; sélectionner en priorité les communautés qui n’ont pas de groupes d’épargne informels

CATÉGORIE 6 

Services économiques alternatifs

Zones dans lesquelles les ONG sont peu investies

À l’aide de la matrice de classement des communautés présentée figure 3, les agents communautaires et leur superviseur classent les communautés par ordre de vulnérabilité (de la plus vulnérable à la moins vulnérable), et ce pour chacune des six catégories du questionnaire : 

1) les services disponibles et l'accessibilité, 

2) les activités économiques, 

3) les activités de groupe, 

4) le genre, 

5) l'épargne et

6) les services économiques alternatifs.

À titre d'exemple, si l'évaluation est effectuée dans 10 communautés, l’agent communautaire doit examiner les résultats de la discussion de groupe et classer les 10 communautés par ordre de vulnérabilité en leur attribuant un numéro de 1 à 10 dans la catégorie 1 (services disponibles et accessibilité) : 

la communauté dans laquelle les services sont les plus limités et les moins accessibles se voit attribuer la note de 1, tandis que celle dans laquelle les services sont les plus nombreux et les plus accessibles reçoit la note de 10. 

Une fois que les communautés ont été classées dans les six catégories, il convient de calculer le score total de chaque communauté. Les communautés ayant le score le plus bas sont les plus vulnérables, et celles susceptibles d’être retenues pour bénéficier du programme EA$E.

 La figure 3 est un exemple de matrice de classement des communautés complété

Figure 3. Exemple de matrice de classement des communautés complétée

NOM DE LA COMMUNAUTÉ

 

CAT 1

CAT 2

CAT 3

CAT 4

CAT 5

CAT 6

SCORE TOTAL

BUBANZA

2

1

2

3

2

2

12

MABANDA

3

4

5

6

4

4

28

CENDAJURU

1

1

1

1

1

1

6

BUKINANYANA

4

4

3

2

3

3

19

RUMONGE

6

6

5

4

4

4

28

CIBITOKE

5

3

4

5

5

5

29

 

Dans l’exemple précédent, six communautés ont été évaluées. Autrement dit, dans chaque catégorie, les scores sont compris entre 1 (la communauté la plus vulnérable) et 6 (la communauté la moins vulnérable).

 Dans la catégorie 1, CENDAJURU est la communauté la plus vulnérable (1 point), RUMONGE la moins vulnérable. Il est possible que deux ou trois communautés aient un même degré de vulnérabilité. Dans la catégorie 2, par exemple, Ruhuma et Kode se voient toutes deux attribuer le score de 1, Belma et Yobe le score de 4. 

Une fois le classement effectué dans les six catégories, les scores sont calculés. Dans l’exemple ci-dessus, Kobe est la communauté la plus vulnérable ; elle est donc prioritaire. Si le programme peut être déployé dans 3 des 6 communautés ci-dessus, les trois communautés retenues seront CENDAJURU (avec un score de BUBANZA (avec un score de 12) et BUKINANYANA (avec un score de 19). 

S’il s’avère que CENDAJURU n’est pas accessible (pour des raisons de sécurité, ou à cause de difficultés géographiques), la communauté suivante retenue, selon le classement, serait MABANDAou RUMONGE (avec des scores de 28). 

Il est important de souligner que ces scores ne sont pas totalement informatifs en termes absolus. Ils permettent uniquement de comparer plusieurs communautés sur une échelle. Cette activité de classement vise à identifier les communautés ayant les besoins les plus importants, dans lesquelles une intervention est justifiée. 

Une fois le classement effectué, les agents communautaires doivent travailler en collaboration avec leurs superviseurs et étudier chaque communauté pour s'assurer de son accessibilité. Il est fondamental que les agents communautaires puissent accéder chaque semaine aux sites d’intervention en toute fiabilité. Le climat, la sécurité et d’autres facteurs doivent être pris considération

LES PRINCIPES FONDAMENTAUX DES "AVEC" 

                 LES PRINCIPES DE FONCTIONNEMENT 

Principe 1 : les associations /groupes sont autonomes et auto-gérées. 

Principe 2 : les AVEC sont composées de 15 à 25 membres auto-sélectionnés ; un nombre suffisamment important pour créer une réserve de capitaux utile, et suffisamment restreint pour que les réunions restent gérables. 

Principe 3 : l’adhésion est ouverte aux femmes et aux hommes (en fonction du modèle de programme). Dans les groupes AVEC mixtes, au moins trois des cinq membres élus pour siéger au comité sont des femmes. Les membres qui travaillent dans la fonction publique ne peuvent être élus au comité de gestion. 

Principe 4 : les membres épargnent en acquérant une à cinq parts. La valeur de la part est définie par le groupe, et doit permettre aux membres les plus défavorisés d’acquérir au minimum une part à chaque réunion. 

Principe 5 : l’épargne est investie dans un fonds de crédit auprès duquel les membres peuvent emprunter, puis rembourser leur prêt avec intérêts. Le groupe choisit le taux d’intérêt, qui peut être compris entre 5 et 20 pour cent. 

Principe 6 : les groupes créent une caisse de solidarité à laquelle les membres contribuent aussi, à parts égales. La caisse de solidarité, distincte du fonds de crédit, permet d’obtenir des subventions limitées pour les financements d’urgence, par exemple des frais de funérailles. 

Principe 7 : les associations se réunissent chaque semaine au cours du premier cycle. Cette fréquence peut être réduite à une réunion toutes les deux ou quatre semaines au cours des cycles ultérieurs, si les membres le souhaitent. 

Principe 8 : toutes les transactions sont effectuées au cours des réunions en présence de tous les membres de l’association, dans un souci de transparence et de responsabilité. Pour éviter que des transactions soient effectuées en dehors des réunions régulières, et empêcher les mouvements de fonds non autorisés ou la falsification des registres comptables, le groupe utilise une caisse fermant à clé. 

Principe 9 : tous les membres possèdent un carnet de comptes individuel dans lequel sont inscrits les montants épargnés et les montants empruntés. Les groupes dans lesquels un ou plusieurs membres sont alphabétisés possèdent un registre central pour compiler les informations concernant l’ensemble du groupe. 

Principe 10 : le cycle AVEC est limité dans le temps. Au terme de la période convenue (généralement comprise entre 9 et 12 mois), l’épargne et les intérêts accumulés sont partagés entre les membres, au pro rata de leurs contributions (ou leur épargne) au cours du cycle. Après le partage, les membres qui ne souhaitent pas rester au sein du groupe peuvent partir, et de nouveaux membres peuvent être invités à rejoindre le groupe. Au début d’un nouveau cycle, les membres peuvent convenir de modifier la valeur de la part.